EFP : 1er Anniversaire sans bougies mais avec enthousiasme

Publié le par jokerdeluxe

Avec le rythme de parutions continuelles que je m’impose en ce moment, je n’ai plus trop le temps de jouer, sauf de temps en temps au Monopoly avec ma chérie et la petite. Mais les événements font qu’il y a des pics d’actualité et samedi dernier, le 28 mars, en était un : le tournoi VIP du premier anniversaire de l’Ecole Francaise de Poker.

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Tournoi événement, oui, mais tournoi intime aussi car avant d’avoir une législation plus large, on joue entre nous comme vous le savez.
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Neuf joueurs ayant un rôle dans l’EFP se sont donc réunis avec buy-in de 100+10 dans un restaurant ami du 17e arrondissement de Paris, dans l’ordre à partir de la gauche du donneur :

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- LeScribe et MacLeod, que les habitués du forum connaissent à fond,
- Jupiter, alias ChallengerEFP,
- Bruno Louy, le boss barbu,
- deux Eric, dont un est avocat et l’autre champion international,
- Ayesha Carmody, qui prépare un excellent manuel de poker destiné aux nanas,
- votre serviteur,
- et Fred, le maître des lieux.
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Plus Serge, donneur émérite. Le tout pour un match assez relevé car personne ici n’était manchot en matière de poker.

J’insiste sur la structure que j’ai voulue de qualité :

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niveau       SB          BB          ante

                 1       25           50           0

20 mn        2       50         100           0

20 mn        3       75         150           0

20 mn        4       100        200          0

20 mn        5       100        200          25

20 mn        6       200        400          50

20 mn        7       300        600          75

20 mn        8       500      1 000        100

20 mn        9       700      1 400        150

20 mn        10     1 000   2 000         200

20 mn        11     1 500   3 000         300

20 mn        12     2 000   4 000         400

 

Quant au tapis, il était de 6.000 :

- 16 jetons de 25

- 16 jetons de 100

- 8 jetons de 500

 

Soit un M de départ de… 80 !

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Pour dire que ça jouait bien : à la fin du 5e niveau, soit après 90 minutes de jeu, aucun joueur n’avait été éliminé !

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Pour ce qui me concerne, je me suis pris un mauvais coup dans les dents dès le premier niveau. L’un avec A-Q où j’attaque, avec Fred qui paie. Un flop quelconque, j’attaque, il paie. Une turn quelconque… Je checke, il checke. Une autre carte quelconque à la river… j’attaque, il paie encore. J’abats mon As… mais il abat A-K. Ca y est, je me dis que suis en enfer !

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Mon tapis a chuté à 4.000, pas un drame, alors je continue à jouer serré. Trois autres, en revanche, jouent nettement plus large et participent à un coup sur deux, ce qui est trop… surtout sans relancer ! Je me dis que les choses s’annoncent bien, qu’il va suffire d’attente comme toujours... Evidemment, les choses ne se sont pas du tout passées comme cela. Comme toujours aussi...

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Un quart d’heure après, je reçois A-A en UTG+4, au niveau 50-100. Deux suiveurs avant moi, alors je relance à 400. Le bouton paie et un des suiveurs aussi. Au flop : un As et deux cartes quelconques. Le premier checke… Le pot est déjà rondelet, et j’ai le choix d’essayer de faire venir… Mais comme il y a de l’électricité dans l’air et que je suis dominé en jetons, je relance all-in comme si j’arrachais… pour le cas où l'un des deux ait deux paires… ou me sente bluffeur… Longue attente… Mais passe et passe. Pas de regret, voilà un pot sympa pour rebondir, gagné facilement et sans risque.

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A partir de cet instant, un coup sur deux va donner lieu à relances. Moi, vieux routier, j’apprécie cette suractivité que rien ne justifie sinon l’enthousiasme. J’observe et j'entre rarement, en bonne position, avec la bonne main et contre les adversaires que j’ai « profilés ».

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A un moment, je suis en milieu de parole, l’avocat relance, je paie avec 9-9, les autres passent. Arrive le flop J-6-3. L’avocat ouvre à la hauteur du pot (750), et je le sens vraiment sur un arrachage. Il n’a rien, c’est certain ! D’ailleurs certains tells (indices visuels) me renforcent dans cette idée. Si c’est le cas, il ne peut pas payer la relance la plus petite. Donc je relance au minimum, à 1.500. Son regard va dans le vague (signe classique) et il jette sa main.

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C’est avec ce coup et deux ou trois autres que je vais repasser la barre des 6.000, quittée depuis la lecture incroyable de ce bon vieux Fred. Fred…
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Fred que je retrouve quelques coups plus tard. J’ai en main une paire de 5 et je relance préflop. Il paie, tous les autres passent. Au flop, une fois de plus trois cartes quelconques inférieures au Valet. J’attaque, il paie. La turn, une carte quelconque. Cette fois je checke. Il checke aussi. La river est une autre carte quelconque, pour un tableau du genre 9-4-3-10-2.

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Une fois encore j’attaque, au double du gros blind. Pourquoi ? Parce que s’il a une main du type As-Dame, il a la cote pour payer, et je le sais coutumier du fait comme il me l’a prouvé. Ensuite parce que s’il a un gros jeu (deux paires voire brelan), il va forcément me relancer mais je ne suivrai pas. Et il décide de payer. J’abats ma petite paire... et il abat As-Roi. Cette fois j’ai pris ma revanche. Je compte à l’œil mon tapis : et me voilà propulsé dans les 7.500. Pas génial, mais au-dessus du tapis moyen.

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En face, les joueurs passent leur temps à échanger les jetons… Hormis Jupiter, fidèle à son habitude de « barre de fer ». En plus, il y a deux zones opposées : à droite du croupier, la "zone calme", où rien n’est dit ni critiqué ; à gauche du croupier, la "zone tumultueuse", où la moindre relance est commentée, où les hurlements précèdent (ou suivent) les coups d’éclat. Les tapis montent et descendent dans cette zone, mais aucun ne passe l’arme à gauche.

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Le premier mort arrive en fin de niveau 200-400-25. Fred, à ma gauche (mon bourreau du départ), n’a plus que 2.500 en jetons environ. Je décide de relancer préflop à 1.200 avec As-6 à pique, ce qui est un peu osé. Mais c’est un coup que je « sentais », étant petit blind, pour essayer de voler le gros blind de Fred, d’autant qu’il n’y avait aucun limper. Arrive le flop : 5-7-8 tricolore. Un flop que j’aime et sur lequel je me vois à 50/50.

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Fort de mon tirage et de mon As que je vois live (donc j’imagine que mon adversaire n’a pas d’As lui-même, ce qui me libère 3 outs de plus), j’envoie mon tapis. Ouch... il paie et abat 5-4 à pique. Mauvaise nouvelle : il a une paire et un tirage à quinte ventral, ce qui me met à moins que ce que je croyais, 36% seulement. Je me vois déjà perdant le coup, ce qui ne serait pas trop grave car mon tapis me le permet.
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Mais au lieu de cela, c’est 3 et 4 qui tombent ensuite, dont un de mes outs idéaux, pour me donner la quinte au 8. Exit Fred, avec les félicitations du jury.
Dès lors, je flotte dans les 10.000-11.000, ce qui me donne un chip-lead dont je ne vais plus me départir.

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Jupiter a été la victime suivante (j’avoue que je ne me souviens plus contre qui, désolé Juju !) Il aura joué deux mains dans le tournoi... Mais attention, c’était simplement pas son jour, car si vous tombez sur lui sachez qu’il est le spécialiste des décollages intempestifs de milieu de tournoi… et des victoires en dur de fin de tournoi.

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Un des deux Eric, le champion, est éliminé après, toujours dans le même niveau. Là encore je ne me souviens plus comment (Alzheimer…).

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Le suivant est Bruno Louy. Là le coup a été particulier. J’ai Q-10 à cœur, je suis gros blind, et Bruno relance préflop. Il lui reste moitié moins de jetons que moi, je sens bien ce coup et je décide de payer, assez inexplicablement, je l’avoue, car je le sais joueur serré. Tombe une Dame au flop, avec deux petites cartes. J’ai la paire max avec kicker moyen. Je ne veux surtout pas qu’il m’en envoie une couche ensuite, alors j’envoie le tapis. Il paie sans attendre et abat A-Q.

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Aïe ! C’était ce que je craignais le plus, même s’il était possible qu’il ait aussi A-A ou K-K. A vrai dire, je le voyais plutôt sur A-K, qui est sa main favorite, ou J-J pour faire son move préflop. Je me dis que je l’aurai plus tard, mentalement j’ai déjà perdu le coup, mais un 10 salvateur tombe à la river et je termine deux paires. Il se lève, comme s’il venait de recevoir un coup de batte derrière les oreilles. Dur de dire quoi que ce soit dans ces moments-là… il n’a pas une expérience immense en poker live (contrairement on poker en ligne), alors que ces bad beats sont des habitudes que j’ai, depuis les trente ans que je joue ! Je lui dis que, de toute façon, j’aurais joué comme lui, et que le résultat n’est qu’un des rares qui prouvent que le hasard existe au poker, vu que jusqu’à la turn incluse il avait une victoire garantie à 94%...

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Cette fois je survole la table… Mais je gère au coup par coup en évitant d’entrer dans des coups équivoques. Pour tout dire, je vais jouer deux ou trois coup en une heure, jetant même As-Dame (j’étais relancé) et 8-8 (pour la même raison). Dans un coup terrible réunissant trois joueurs, MacLeod (qui a été sauvé trois fois de suite par le gong) sort du tournoi quand l’avocat parvient à sauver sa paire de 5 servie sur un flop qui comporte une paire de 6, entre autres… et ne donne aucune paire splittée aux adversaires…
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LeScribe en fait aussi les frais quelques coups lus tard quand, réduit à un tapis de figurant, il doit s’avouer vaincu par les blinds et par un abattage sous la note.

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Dès lors, les trois finalistes sont connus : Ayesha la prudente, l’avocat Eric (qui a le plus petit tapis), et moi-même.
Désolé de ne pas vous dire comment Eric a sauté, je ne le sais plus… je le félicite cependant pour son jeu agressif grâce auquel il n’aurait jamais pu aller aussi loin dans ce tournoi.

 

Et enfin arrive ce moment béni des dieux, celui que je préfère à tout autre ou presque (désolé chérie), je veux parler du tête à tête. Ayesha et moi avons déjà duelisé pour les besoins d’un DVD intitulé « Texas hold’em poker School », où elle était présentatrice. Je m’étais prêté sans artifice ni restriction à un tête à tête commenté, avec double caméra. Je connais donc les habitudes tactiques de la comédienne, qui est loin d’être une débutante en matière de poker.

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J’ai l’avantage du tapis, et dès le départ je tâte le terrain pour mieux sentir son état d’esprit. Elle attaque peu souvent, mais n’hésite pas à attaquer à tapis. Alors j’essaie presqu’à chaque fois de lui prendre son gros blind. Elle peine à contrer cette tactique récurrente. Son tapis descend doucement. Quand elle a un peu moins du quart des jetons, elle envoie le tapis en contre-attaque et j’ai As-5. J’hésite mais je finis par payer, hélas contre son As-Valet. C’est bien une erreur de ma part.

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Elle continue avec 40% des jetons mais je poursuis le même manège où je la grignotte peu à peu en attaquant son gros blind. Elle envoie le tapis quand elle a 30% des jetons. Cette fois, j’ai As-10 à carreau. J’hésite longtemps. Je la sens nerveuse. Puis je paie, et elle retourne Q-4 à carreau. Cette fois, le tableau ne va pas l’aider et je remporte le tournoi. C’est bon, même si je joue peu en ce moment, je n’ai pas perdu la main…
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On note qu'aucun des excités de la "zone tumultueuse" n'a été aux points, lesquels ont été raflés par trois des cinq joueurs de la "zone calme"... Je vous laisse en conclure ce que bon vous semble...

Publié dans Mes tournois

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G
super compte rendu, mais j'aurrais aimé voir une photo générale de toute l'équipe, car faisant parti de l'EFP, j'aurrais bien aimé voir a quoi ressemble le scribe et bruno louis, donc si vous pouviez en rajouter une se serais géniale.<br /> en tout cas un grand merci pour votre dévouement au poker.
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L
Mon Alzheimer étant moins prononcé, je me souvient du coup qui a fait sortir Jupiter et Eric le champion, puisque c'est moi qui les ai sorti en même temps avec une paire de Valets face à une paire inférieure et un A-5 offsuit. Eric ayant plus de jetons avant le coup fini au-dessus de Jupiter.<br /> Ce qui met à mal mon tapis, c'est quand après une relance préflop payée par Eric l'avocat, j'envoie mon tapis mais suis payé par son 5-5... Je le couvrais, je survis donc.<br /> Je vais ensuite quadruplé sur une paire de Ladies servies et payé par 2 joueurs...<br /> Mais c'est finalement Ayesha qui me sort à la place du couillon lorsque nous ne sommes plus que 4 et que je paie son tapis avec A-5 de piques face à son K-J qui trouve un J au turn.<br /> <br /> Belle après-midi en tous cas. On ne pourrait pas fêter les mois-versaires de l'EFP plutôt que les anniversaires ? ;-)
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D
Super compte-rendu françois. Merci pour ta passion et pour tes bouquins. Il me tarde de lire les Harrington.
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