La notion de no limit (1)

Publié le par jokerdeluxe

La notion de no limit (1)

Un brin de définition :

- le no limit désigne le mode d'enchères où un joueur peut miser tout ses jetons sur une seule enchère (ouverture ou relance);

- le "limit" ou poker à limites fixes impose des enchères prédéfinies, comme par exemple 2-4 : les enchères des deux premiers tours sont de 2, et celles des deux derniers sont de 4; par exemple, une relance de fin de coup sera de 4, et l'ouverture aura aussi été de 4.

Les limites fixes restent dominantes aux Etats-Unis dans les cash-games, moins dans les tournois.

Le no limit et la stratégie

C'est en pratiquant le poker no limit qu'on pratique le poker le plus stratégique.

On a tous vu à la télé les tournois internationaux (sur Canal+ ou Eurosport, par exemple) et on a tous vu des "bad beats" intervenir : quand une carte du tableau, apportée par la chance pure, fait gagner celui qui avait la plus basse probabilité de gagner le coup.

Ces exemples sont des contre-exemples, présentés du fait de leur caractère télévisuel. Dans le tri au montage, ils ont la priorité sur les coups qui confirment la règle justement parce qu'ils apportent du spectaculaire, ingrédient indispensable à un bel écran. Le bad beat est télégénique.

Je ne vais pas reprendre ici le débat sur l'intérêt du poker à la télé, mais si je suis le premier à en reconnaître les mérites, je reconnais volontiers qu'il comporte des défauts, à commencer par l'absence de coups a priori anodins, mais qui représentent ce qui fait vraiment gagner. Par exemple :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

- quand un jouer jette une main qu'il aurait pu jouer, mais qu'il savait affaiblie par d'autres critères comme sa position ou sa profondeur de tapis;

 

- quand un joueur passe inlassablement ses cartes, vingt, trente fois de suite, ce qui lui permet de se tenir à l'écart des attaques d'adversaires hargneux qui éliminent d'autres joueurs;

 

- quand un joueur qui possède après le flop une main tout à fait jouable mais qui, par une intuition qui fait les grands joueurs, décide de la sacrifier à juste titre car son adversaire est déjà max.

 

Je pourrais en citer des dizaines du même tonneau… autant que les téléspectateurs ne peuvent pas voir parce qu'ils ne sont pas retenus au montage. Il faut dire aussi que la télé aura du mal à rendre compte d'un "fil" de tournoi, c'est-à-dire d'un historique de joueur mesuré sur quarante ou cent coups, historique qui explique pourquoi, au 194e coup, il va soudain prendre une décision qui sera décisive pour lui dans un sens ou dans l'autre.

 

La télévision est donc un outil qui rend partiellement compte de la nature exacte du no limit. C'est négatif parce que l'ascèse nécessaire au gain d'un tournoi ne transparaît absolument pas dans les reportages. Mais c'est positif parce que la télé ne suffira jamais à former de bons joueurs, et c'est tant mieux.

 

Une tradition du Vieux Continent

 

On a toujours pratiqué le no limit en France, et pour tout dire c'est la façon "historique" de pratiquer le poker. Quand l'habitude du "table stakes" a été adoptée (on ne joue qu'avec les jetons présents sur la table, les enchères sur parole sont proscrites), le maniement des enchères est devenu plus stratégique. Un exemple entre tous :

 

Si un joueur qui possède 100 a déjà engagé 75 dans le pot, est-il raisonnable de le relancer à tapis dans l'espoir de le faire passer ? Cela peut l'être éventuellement s'il est à tirage et si de toute évidence son tirage n'est pas rentré. Mais à part cette exception, la réponse est évidemment non.

 

"Evidemment"… et pourtant, bien des joueurs ignorent cette évidence-là. Une évidence financière pure qui donne au critère de la profondeur du tapis une importance de tout premier ordre.

 

A telle enseigne que, dans les tables no limit des clubs online, le tapis d'entrée (buy-in) est plafonné, alors que ne l'est pas celui des enchères limitées ("limit"). C'est aussi le cas du pot-limit. Par exemple, la table à 200 est celle où les blinds sont de 1-2 (l'aune retenue pour le tapis maximum au départ est le plus souvent égale à 100 fois le surblind).

---------------------------------------

Sommaire de Poker Cadillac : http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/23/09/04/bdec.doc

Publié dans Stratégie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article