Un WPT francais : le mien !

Publié le par jokerdeluxe

Un seul Français a réussi à se classer en table finale parmi les 6 premiers lors du dernier WPT parisien (voir compte rendu par MIK22 sur son site).

Franchement, ça m'a fichu le cafard. Alors comme le lendemain, 17 juin, avait lieu à 11h un tournoi VIP corporate organisé par le WPT, et comme j'y étais convié, je me suis dit comme ça que j'avais un petit rôle à jouer.

Nous étions 13 venus de divers coins d'Europe, incluant 3 responsables américains du WPT & partners, et seulement 4 Français : un de chez Ofmag, deux de chez Poker Production (dont l'ex français devenu yankee Laurent Bonnin), et moi. Tapis de 3000 et blinds de 25-50.

Dès le départ, le ton était donné sur le table 2 (je jouais sur l'autre, heureusement pour moi). Dans le premier quart d'heure, Ofmag se prend deux bad beats, et hop ! un mort. Le deuxième (bad beat, pas le mort) est particulièrement cuisant : A-Q contre Q-Q. J'ai déjà perdu deux gros tournois dans cette situation et j'en suis venu à la détester.

Pour ma part, je fais comme d'habitude : je serre le jeu, j'essaie de glaner des lectures adverses je prends les opportunités quand elles arrivent en relançant fermement. Au bout d'une demi-heure j'ai doublé mon tapis. Tant mieux parce que les blinds augmentent toutes les... vingt minutes ! C'est vrai que j'aime les structures courtes, mais à ce point !

Un rééquilibrage m'oblige à migrer vers l'autre table où je trouve un jeu nettement plus agressif... Donc je préfère observer avant d'adopter mon jeu habituel... D'ailleurs je peux me le permettre, j'ai à peu près 30 surblinds à mon tapis.

Arrive le coup de grâce pour Laurent Bonnin. Je ne sais pas de quoi il est mort car je n'étais pas à sa table. Mais je vous le jure, il a bien perdu.

Après quoi les deux tables n'en ont plus formé qu'une seule de 9 joueurs, dont 4 femmes. C'est incroyable, mais les 4 femmes du départ ont survécu. Personnellement, ça m'arrangeait. je trouvais qu'une seule était à redouter, Catherine, représentante des cartes USPCC (Bicycle, Kem, etc).

Break pour s'en griller une (pas moi, je ne fume pas) et on reprend le jeu.

Le blinds sont 200-400 et notre autre représentant de Poker Production se trouve peu à peu grignoté par les blinds. Il finit par faire all-in avec 500... je paie et je gagne.

Me voilà le seul Français en lice dans ce tournoi qui se passe à Paris, sur la plus belle avenue du monde. Qu'au moins je tienne jusque dans les trois premières places, les places payées !

Une femme sort, puis une autre. Restent 5 solides gaillards, assez agressifs dans l'ensemble, dont deux femmes.

Arrive alors le coup-charnière. Blinds 300-600. J'ai 4.500. Je reçois A-J au bouton. UTG relance à 1.200, je fais all-in, et le blindeur fait all-in aussi. Il a environ 4.000. Le relanceur fait all-in à son tour et me couvre. Les jeux : K-Q chez mes deux adversaires ! Franchement, je ne les voyais pas si faibles. Surtout, je vois qu'ils se neutralisent l'un l'autre. Je ne pouvais pas mieux tomber ! Le tableau apparaît carte après carte, rien n'arrive à part J à la river qui renforce ma victoire. Et je triple mon tapis ! Du même coup, j'élimine un joueur et j'en affaiblis un autre, qui était chip-leader. Dorénavant, c'est moi le patron.

Nous voilà quatre joueurs. Les deux femmes sont les moins riches. Pourtant, on va assister à un come-back étonnant du plus petit tapis, celui de l'USPCC, qui va doubler deux fois de suite, d'abord contre moi puis contre le deuxième en jetons. En ajoutant les blinds volés, elle se reconstitue un beau tapis, qui passe deuxième en hauteur. Pour ma part, je reste au même niveau, 15K environ.

La "bulle" revient à la vice-présidente du WPT, Mrs Green "in person", qui a fait un all-in désespéré. Applaudissements du public. Depuis une demi-heure en effet, l'ACF se remplit peu à peu des joueurs accros (il est 13h30) tout étonnés de voir un tournoi en pleine action.

Cette fois, je suis bien dans les points et l'honneur français est sauf. Mais je dois affronter une tigresse venue d'outre-Atlantique et un tigre que j'ai identifié comme représentant d'un pays scandinave.

Le troisième tapis, qui était chip-leader avant le coup charnière, ne tarde pas à faire all-in à son tour. Je suis gros blind, j'ai 2,5K à ajouter, et je les paie avec A-7. Il abat A-8. Rageant ! Les 4 premières cartes du tableau ne donnent rien... et la river est un 7. Un peu de chance ne fait pas de mal. C'est injuste, je sais, mais après tout ce n'est pas moi qui ai fait all-in le premier, c'est lui ! Il courait le risque de perdre...

Et nous voilà en tête-à-tête final. Blinds : 500-1000. J'ai un tapis colossal, environ 5 contre 1 (j'ai environ 34K contre 5K). Six coups de suite sans attaque, tango argentin (un pas en avant, deux pas en arrière). Puis mon adversaire fait all-in. Je lève mes cartes : Q-9 dépareillés. Bien sûr, je paie. Elle a 7-4 dépareillés, c'était une tentative d'arrachage. Le tableau tombe et rien ne change. Je gagne avec ma Dame.

Nous tombons dans les bras l'un de l'autre, kiss me baby, et je me dis que je n'ai pas si mal défendu l'honneur français, finalement... Aussitôt la vice-presidente du WPT me saute au cou pour y accrocher une médaille (d'or). Elle me remet aussi une autre médaille (d'or !) qui sert à couvrir les cartes et... 120 euros en espèces. Je prends le tout, pas bêcheur, chantonne les premières notes de la Marseillaise, et donne 20 euros au personnel.

 

Et voilà comment j'ai gagné mon premier tournoi WPT...

 

 

 

 

Publié dans Mes succès

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