Bonne et heureuse année 2007
A toutes et à tous, une bonne et heureuse année pokérienne 2007 ! Si 2006 ne vous a apporté que des ennuis, qu’elle ne vous apporte que des bienfaits. Si 2006 a été bonne, qu’elle vous soit meilleure encore…
Au poker, on peut souhaiter à quelqu’un qu’il reçoive des paires d’As à foison. Mais ce serait aussi lui souhaiter d’avoir des bad beats, car les pires bad beats ont lieu quand on part avec une paire d’As.
Il vaut donc mieux souhaiter le plus de coups gagnés. Les plus gros coups, assez souvent, ont lieu quand l’adversaire vous soupçonne d'être sur un bluff quand vous ne l’êtes pas, alors que lui, de son côté, possède un jeu jouable. Par exemple, il a paire max à la river et vous soupçonne d’être sur un tirage qui n’est pas rentré ou sur la deuxième paire. Dans ce genre ce coups, quand l’un et l’autre s’obstinent comme de vieilles mules, on a vite fait d’y laisser le tapis…
Encore une année charnière pour le poker
2006 avait été une année charnière pour le poker, comme je le rappelle dans un autre post consacré au bilan de l’année.
2007 sera une autre année charnière.
Le poker va vraiment se répandre à la télévision, notamment grâce au « Speed Poker » de Direct8 (25 semaines de tournois en direct) et au projet de TF1, sur lequel nous ne savons rien pour l’instant. Europsort, RTL9 et Canal+ continuent avec leurs émissions. Le DVD de Bruel (« Poker Coach ») sorti fin 2006, par sa couverture médiatique et sa présence dans les linéaires des magasins, a aussi donné un coup de fouet au poker français. Je reconnais sans modestie que Poker Cadillac a également joué son rôle : on le retrouve en tête de gondole à la Fnac et beaucoup prétendent que c’est la « bible » du poker. Dont acte.
Le train du poker déboule donc à toute allure dans l’année 2007, et aucune gare de terminus n’est à l’horizon. Nul ne saurait dire quand cela va s’arrêter. Tant mieux.
Le grand événement de 2007 sera sans discussion l’extension du poker aux casinos français. Ils représentent une telle puissance industrielle, un tel savoir-faire en matière de jeux que le test concluant de 2006 devrait rapidement se changer en une déferlante sur les 200 établissements francais. Seul manque le décret ministériel pour lâcher les lions. Déjà Patrick Bruel a annoncé une opération pour le printemps avec Enghien-les-Bains, le plus gros casino français (à 10 Km de Paris)… Le Groupe Tranchant (n°3 des casinos en France) parraine les tournois sur Direct8.
En 2007, je prépare aussi des petites choses qui compteront. Un grand site internet sortira en février – je vous en dirai plus en temps utile. Je peux vous révéler d’ores et déjà qu’il va faire du bruit dans le Landerneau pokérien, et même ailleurs. Il y aura aussi du multimédia. J’ai par ailleurs signé avec 3 éditeurs pour 3 traductions importantes, à paraître à partir de juin. Et j’aurai, comme chaque année, mon propre livre écrit, mis en page et conçu par moi-même. Il devrait sortir en mai et sera consacré à la lecture de l’adversaire : lecture stratégique et visuelle (tells). Il comportera environ 400 photos. Il apportera sur la technique du poker un éclairage nouveau et efficace.
2007 sera aussi l’année d’un nouveau statut pour le poker. La loi Sarkozy y est pour quelque chose, comme on le sait (voir mes posts de fin novembre). Elle devrait être adoptée au premier trimestre et appliquée au deuxième ou au troisième.
Si mai nous donne une présidente, il en sera tout autrement : il y a fort à parier alors que la loi ne verra jamais ses décrets d’application mais qu’elle sera remodelée en profondeur, ce qui pourrait prendre… 2 ans. Mais ne nous faisons pas d’illusion : que ce soit S*** ou N*** l’élu (ou un autre … ?), le haro sur le poker reste le même. Le jeu est en effet un des sujets où les différentes forces politiques françaises sont du même avis.
Si cette loi est appliquée en l’état, l’impact sur le poker sera moins important que nous le craignions :
- Le quotidien des clubs locaux :
La pratique du poker devra se faire plus discrète. Comme il y a 10 ans, les membres des clubs locaux communiqueront pas courriel et SMS leurs dates de tournois. Certains ont déjà mis en place des forums à plusieurs niveaux de confidentialité. C’est un coup d’arrêt aux velléités de médiatisation dont ont fait montre certains clubs locaux dynamiques, auxquels je tire mon chapeau en passant. Mais cela ne remet en rien en question la pratique du poker entre amis ou entre relations.
Peut-être certains clubs locaux particulièrement influents et structurés, comme il en existe déjà une poignée dans l’Hexagone, doivent-ils considérer sérieusement de se transformer en cercles officiels de poker, bravant les obstacles économiques et administratifs… Aucun texte de loi ne précise que les cercles sont le monopole des entrepreneurs corses, aussi compétents soient-ils…
- Le jeu en ligne :
La mise en garde des fournisseurs d’accès vers leurs clients concernant la dangerosité des sites de jeu en ligne n’est qu’un pas de plus dans le mouvement général du « jeu responsable » que nous appelons tous de nos vœux. R.A.S. donc de ce côté-là.
En revanche, l’interdiction des cash-outs (rapatriement de gains réalisés en ligne) vers les banques françaises est forcément gênante. Quel intérêt de persister à jouer en ligne si l’on ne peut pas récupérer ses gains ? D’un autre côté, on ne peut que souscrire à l’argument de la loi qui consiste à combattre le blanchiment. Reste à savoir s’il y aura des solutions pour contourner cette question. Certaines ont déjà été présentées ici. Une autre consisterait à ce que le site, s’il a son siège dans l’Union Européenne, fournisse un certificat qui prouve que la somme versée correspond bien à des gains réalisés par le client.
- Les magazines papier et les sites d’info divers :
Ce sont eux qui vont le plus souffrir de l’interdiction de la publicité en faveur du poker « sous quelque forme que ce soit », ce qui exclut donc le maintien tel quel des bannières publicitaires dans les sites. Un nouveau modèle économique est à inventer, par exemple en s’ouvrant à la publicité vers des annonceurs « classiques » (Sony, Coca Cola, etc.).
Je trouve ce point de la loi positif car on en terminera enfin avec les bannières sauvages vers de sites non contrôlés et avec le petit business d’opérateurs isolés exploitant des sites-prétextes dont le seul objet est de générer des clics d’affiliation. Seuls survivront les blogs et les sites qui amènent une véritable valeur ajoutée à apporter à l’internaute.