Le coup de blues poker ou comment en finir

Publié le par FMontmirel

Les quelques-uns qui m'ont regardé à la web-TV de l'EFP le 21 janvier dernier pour dévoiler les arcanes du "Time Tilter" en heads-up peuvent exploiter tranquillement la chose. J'ai décidé finalement de ne pas l'ébruiter et de garder pour moi (et pour eux) les avantages de cette petite invention sans importance dont je revendique la paternité. Résultat au bout d'un mois de pratique : ROI augmenté de 6% en heads-up...

Mais j'avoue que c'est ma seule réussite depuis le début de l'année (en termes de jeux s'entend, car en termes de livres, Poker Power fait un carton, merci Daniel N.) En effet, que ce soit aux POP, au FPT, à Deauville ou aux EFOP, j'ai joué 9 tournois live d'affilée sans jamais casher. J'en vois qui sont morts de rire au fond de la classe, mais j'assume. Evidemment ce n'est pas une honte, après tout la variance fait qu'une série de ce type peut s'allonger, mais pour ce qui me concerne, je n'avais jamais enduré de séries de plus de 8 MTT live sans casher jusqu'ici, en 18 ans de tournois live. Ouch.

Une fois qu'on a le chiffre et l'opprobre, restent les explications. Je ne veux pas mettre en avant mon cas personnel, mais juste montrer à ceux qui traversent une mauvaise série qu'il faut essayer d'analyser ce qui se passe.


Point 1 : D'abord, no panic !

Depuis Schoonmaker (PhD !), tout le monde sait que le joueur de poker est aussi son pire ennemi, donc piano piano, surtout ne nous traitons pas d'incapable ni de maudit. Calme, calme, ca va passer.


Point 2 : Rechercher les permanences,

les points communs à ces contre-perf. Pour ce qui me concerne, elles se subdivisent en 3 groupes :

- 2 bad beats purs en milieu de tournoi, imparables

- 5 éliminations entre les 2/3 et les 3/4 du tournoi dues soit à une mauvaise lecture, soit à des coups malheureux qui m'ont réduit le tapis sans espoir réel de remontée ensuite

- 2 éliminations à quelques places de la bulle : l'une au 550 de Deauville, avec un M de 2 (mais un M moyen de 6 environ), l'autre à l'Omaha 1.000 des EFOP, avec le 3e tapis du tournoi, contre le 2e tapis du tournoi - Yoann Azoulay, qui d'ailleurs a pris la 2e place derrière JB Bot.
Après un parcours impeccable dans ce tournoi, j'ai surévalué ma main sur un coup très piégeux, et je n'ai pas eu la présence d'esprit de le quitter avant d'envoyer mon tapis. Il est rare que je m'en veuille, mais je n'aurais jamais dû perdre ce coup à 3h du matin avec 3 fois le tapis moyen, c'est une erreur factuelle de ma part qui me prive d'une place payée quasi-garantie.


Point 3 : En tirer des conclusions.

Contrairement à quelques-uns, je ne mets jamais en cause les cartes que je recois. J'estime que je dois gagner quelles que soient mes cartes, même si personne ne prétendra que les cartes seules font gagner. Idem concernant les adversaires. Bien sûr on peut tomber sur des joueurs coriaces, et dans les trournois à 500, 1.000 euros, on trouve maintenant beaucoup de jeunes joueurs très forts. Mais là encore, ne pas se trouver de fausses raisons (cartes et adversaires, je n'en dirais pas autant en heads-up !). Donc prendre du recul, tourner la page et essayer de changer pour les MTT suivants : travailler ma concentration, me contraindre à des pauses, mieux gérer les passages durs et les longues traversées fatigantes.

J'ai fixé mon prochaine rush à Londres, au Victoria, pour les GUKPT, du 19 au 21 mars prochains (Omaha £500, THNL £500 et THNL £200). Me replonger dans l'international hors de France ne peut qu'être bénéfique, et ca me fera revoir les bonnes bouilles de ces Anglais qui viennent aussi nous rafler des titres en terre de France. En plus, ces tournois sont plafonnés à 120 et 150 joueurs, donc c'est exactement le format qu'il me faut pour m'y retrouver : pas trop long, pas trop dilué. Il me faut de l'intense mais pas trop, et ces tournois deep sur 2 jours me semblent idéaux.

Après quoi, je vous ferai un petit compte rendu de cet après-coup de blues...

Baden2006-1.jpg
J'aime bien cette photo à la fourchette.
C'était au Poker'EM 2006 de Baden (Autriche).
Ce joueur est un Allemand hyper-sympa qui ne parlait pas
un mot de francais ni d'anglais.
On a rigolé pendant toute la soirée inaugurale.
Ensuite on s'est étripé l'un l'autre
pendant la compétition. Lui le premier jour, moi le deuxième.
Tout le charme des rencontres offshore !

Publié dans Humeurs

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