Le dogme "ni-ni"
David « Chino » Rheem vient de gagner le Main Event de l’Epic Poker League (buy-in $20.000), raflant un million de dollars au passage. En finale, il a dû battre Gavin Smith, Huck Seed, Jason Mercier, Hasan Habib et Erik Seidel pour arriver à ses fins. Bravo David.
Mais ce n’est pas cette performance qui motive mon post. David est accusé par de multiples joueurs de ne pas avoir remboursé les sommes qu’il leur aurait empruntées : Tom Dwan, Wil Molson, Joseph Cheong entre autres. Logiquement, avec ce million qui lui tombe du ciel, David devrait remettre les compteurs à zéro.
Tout cela reste au conditionnel, n’ayant pas moi-même rencontré David pour lui demander des détails – qu’il ne m’aurait sans doute pas donnés d’ailleurs. Néanmoins, la toute nouvelle League a rappelé qu’elle radierait de ses rangs les joueurs qui auraient des habitudes douteuses de ce genre, et c’est tant mieux.
C’est l’occasion de rappeler mon dogme « ni-ni » : ni emprunt, ni crédit.
N’empruntez jamais pour jouer
et ne prêtez jamais pour que quelqu’un joue.
Je sais, il est difficile de refuser 1.000 € à quelqu’un que vous connaissez bien quand vous venez d’empocher un gros tournoi à 100.000 €. Ou alors si vous le faites, c’est sans l'illusion de revoir cet argent… c’est donc un don. Il vaut bien mieux, si vraiment vous croyez en ce joueur, lui offrir un buy-in à intéressement – par exemple, il vous reverse la moitié de son gain s’il se classe dans le prochain tournoi. Ca, je l'ai souvent fait et je ne m'en suis jamais plaint.
Mais prêter pour prêter, je trouve cela hors de propos dans le monde du jeu. Cela me rappelle un certain directeur des jeux dans un casino qui avait proposé à un gros joueur de lui avancer de l’argent pour continuer sa roulette. Il savait que le joueur avait de l’argent sur un compte éloigné, donc qu’au pire il reverrait son argent si par extraordinaire le joueur gagnait. Ce directeur savait qu’en prêtant à ce panier percé, il faisait un pari à cote gagnante, largement gagnante.
Moralité : si un joueur vous propose de vous prêter de l’argent, ou pire, si c’est un directeur de casino qui le fait, posez-vous de sérieuses questions sur leurs arrière-pensées... et sur votre qualité de jeu, surtout s'il y a des intérêts à payer.