Phil Hellmuth et son 14e bracelet de poker
Il l'a fait !
Phil Hellmuth vient de gagner son 14e bracelet !
Quel joueur ! Une fois de plus, Phil Hellmuth a prouvé sa supériorité évidente dans la gestion des fins de tournoi dans ce tournoi des World Series Of Poker n°17 de Las Vegas, le championnat Razz à $10.000. (On rappelle que le Razz n'est autre que le Stud à 7 cartes joué low.)
Il avait attaqué la table finale comme 3e tapis et a bataillé 9 heures de rang, la rage au ventre, pour enfin s'arroger la modique somme de $271.105, qui n'est rien pour lui, je dis bien rien, à côté de ce 14e bracelet après lequel il courait comme un damné depuis ce 29 septembre 2012 où il avait remporté le 13e, on s'en souvient, à Cannes, lors des World Series of Poker Europe dans le Main Event - No-Limit Hold'em à €10.450 de buy-in. Il lui aura donc fallu attendre 3 ans avant de pouvoir en ajouter un autre à sa panoplie.
Or, chez Phil, ajouter un bracelet a un impact énorme. D'abord, cela conforte sa puissance, et le maintient, depuis son premier main event gagné en 1989 (il y a donc plus d'un quart de siècle !) comme le joueur le plus régulier du monde (on rappelle que ses suivants, le trio Brunson-Chan-Ivey, n'en ont "que" 10). Ensuite, cela lui offre une fois de plus l'occasion de faire monter les prix auprès de ses sponsors (dont l'hôtel Aria), qui gagnent avec ce satané joueur la garantie d'heures de visibilité télé et de streaming pendant de nombreuses années.
Certes, on pourra objecter qu'il gagne un petit tournoi à 103 joueurs, dût-il réunir les meilleurs joueurs du monde de Razz : Erik Seidel qui finit 11e, Abe Mosseri, George Danzer, Max Pescatori, Jennifer Harman, Brandon Cantu, Dan Shak, Shaun Deeb encore tout chaud de son bracelet gagné il y a deux jours, le main-eventiste Johnathan Duhamel, John Hennigan entre autres. L'an dernier, Phil était arrivé 2e d'un Razz à $1.500 qui avait réuni 352 joueurs, ce qui est nettement plus large comme field, mais reste loin, très loin des fields à 1.000 joueurs et plus qui sont l'apanage de la moitié des tournois des WSOP.
Ce qui relance l'éternel débat : est-il plus facile pour un très bon joueur de briller dans un tournoi constitué de milliers de joueurs de tout niveau qui se dispute sur 4 jours ou plus, ou de 100 joueurs de très bon niveau qui se dispute sur un ou 2 jours ? La différence, me semble-t-il, réside dans la possibilité accrue de bad-beats dans les gros fields, argument renforcé par l'idée qu'on ne trouve en finale du main event qu'un seul ou aucun joueur réputé, après les 8 jours de combat rituels.
Mais jusqu'à plus ample informé, les WSOP n'ont absolument pas comme projet de faire une gradation entre les bracelets "faciles" et les bracelets "difficiles". Ce qui n'enlève rien à cette statistique intéressante : depuis 1989, Phil Hellmuth a gagné un bracelet tous les 1,9 an ! En gros, un tous les deux ans, sur 26 ans de jeu pro. Que je sache, personne n'a jamais fait aussi bien, et pourtant, les tournois des WSOP sont ouverts à tout le monde, même ceux que certains jugeront "faciles" !
Une bonne nouvelle pour le tailleur du joueur de Palo Alto, qui va enfin pouvoir refaire ses casquettes qui portaient le numéro 13 depuis 3 ans, et le remplacer par un 14 flambant neuf.
Dans quelques jours, cliquer ici pour voir Phil jouer la fin de ce tournoi, ce qui en dit long sur le jeu des grands pros.