eCogra
J'ai beaucoup parlé la dernière fois des malversations sur internet de la part de joueurs au détriment d'autres joueurs. Mon texte a soulevé quelques réactions, essentiellement positives. Certains ont courageusement reconnu qu'il leur arrivait de pratiquer une collusion "soft".
Mais je déplore que personne n'ait encore osé me dire comment il s'y prenait en détails pour procéder à une collusion rentable. Je me suis pourtant engagé à ne pas divulguer son identité. J'en déduis donc que les auteurs de ce genre de complicité n'ont pas de c*****es. Mais je suis bon prince et je leur donne une deuxième chance : qu'ils me contactent donc via ce blog pendant cette semaine. Au-delà, ma religion sera faite.
Les sites, eux, réagissent de leur côté. On l'a vu, en prenant des mesures contre des joueurs convaincus de collusion.
S'ajoutent les joueurs qui arrivent à s'infiltrer dans une faille du système. Je vous renvoie au commentaire donné par Nonop à la suite de ma dernière intervention :
http://over-pair.over-blog.com/article-2281265-6.html#anchorComment
Mais il y a eu aussi cet exemple de Justin Bonomo, joueur qui s'est classé 4e au tournoi EPT de Deauville en 2004, pro du poker online, qui s'est vu confisquer $100.000 (sic !) par PartyPoker et PokerStars parce qu'il jouait sous plusieurs comptes à la fois. L'homme, qui a 19 ans, donc trop jeune pour participer aux WSOP, argumente de sa bonne fois sur son blog :
On le croit ou on ne le croit pas. Mais quand il prétend qu'il n'a jamais dupliqué son compte dans des sit & go... si ma tante en avait, on l'appellerait mon oncle !
La vraie question demeure: reste-t-il d'autres clients de ces sites qui ont des comptes en double, triple et même plus ? Va-t-on devoir longtemps supporter cette suspicion à l'égard des sites de poker en ligne vu qu'ils ne sont pas capables d'empêcher cet état de chose, alors, comme le signalait un client francais sur le forum de ClubPoker, qu'il est souvent extrêmement difficile d'ouvrir un deuxième compte au nom d'une autre personne habitant dans son foyer ?
En attendant, il devient dangereux de pratiquer ce que les sites ont pourtant de plus beau : les sit & go à une table, ces tournois qui démarrent dès que la table est pleine et qui sont si utiles pour s'entraîner aux fins de tournois. A contrario, il devient plus sûr de privilégier les tournois en tête à tête (heads-up) et des tournois multitables. C'est mon conseil du jour, et je n'en suis pas fier.
Mais les casinos réagissent aussi d'une autre manière : par exemple via l'organisme du nom d'eCOGRA. Il délivre un label et s'astreint à un cahier des charges draconien. La finalité est que les joueurs choisiront les sites avec cette estampille, garantie d'avoir le moins possible de comportements délictueux de la part de ses clients. "Tout joueur impliqué dans n'importe quelle forme de comportement frauduleux sera mis entre les mains des autorités compétentes". Ca fait froid dans le dos…
eCOGRA est en relation avec des associations, des consultants, et bien sûr des "professionnels de la profession". L'organisme peut mener des audits à la demande.
eCOGRA est dirigé par un conseil : 3 directeurs indépendants (un ancien de Ladboke / Hilton, un ancien chef inspecteur du Bureau des jeux britanniques et un ancien directeur des jeux du New Jersey), un directeur exécutif (programmateur de logiciels de jeu sur le web et ancien comptable) et 4 membres représentatifs de la profession en exercice (888, OnGame et Microgaming). Que du beau linge. Apparemment eCOGRA est tout sauf une rigolade.