Caponga Poker Camp 4

Ici, tombez dans les griffes d’une latina au corps de rêve et vous aurez « multo » plaisirs, incommensurables… mais aussi une pression d’enfer. Les filles sont juridiquement protégées, au point que si vous vivez avec l’une d’elles au moins 2 ans, elle peut prétendre en toute légalité à la moitié de votre patrimoine, que vous soyez mariés ou non.
Vous connaissiez peut-être la pression du tournoi de poker, à vous d’apprécier cet autre type de pression…
Des Français d’un certain âge sont mariés avec des beautés d’une vingtaine d’années. J’ai été choqué au départ. Puis j’ai fait tomber mes tabous de petit Européen aux engrenages bien huilés pour comprendre que, beaucoup de filles étant sans père connu, elles retrouvent en ce vieux monsieur à la fois un compagnon, souvent doux et câlin comme savent l’être les Français, mais aussi un autre père. Comme les filles sont beaucoup plus nombreuses que les garçons, tout le monde est content. Je ne défends rien, je constate ce fait et je me réjouis de devoir secouer mon cocotier perso au milieu de ceux qui longent les plages d'ici. Et j’estime aussi que, une fois arrivé au crépuscule de ma vie, une telle situation m’irait assez bien !
Retour sur les activités récentes du stage :
Dimanche 19/11
Le dimanche, les Brésiliennes et Brésiliens vont sur la plage pour se baigner. Le faire après 18h est peu recommandé… parce qu’il fait nuit. Mais le matin, comme tous les matins d’ailleurs, la première chose que j’ai faite a été de plonger dans les vagues qui sont rudes ici – même des surfers en font leur « spot », des kite surfers aussi. L’eau est à 28° environ. Mon corps se revitalise dès le lever, ça me change du footing dans le bois de Boulogne, lequel est, pourtant, déjà un privilège.
J’en profite pour regarder les pêcheurs en bateau « atterrir » avec leurs drôles de barques envoilées. Ils ont une technique unique pour retirer leur dérive de 2 mètres puis pour s’attrouper et pousser le bateau sur le sable sur des rondins, comme je l’ai aussi vu faire en Mauritanie. Remonter un bateau hors de portée de la marée prend plus d’une demi-heure d’efforts pour une dizaine d’hommes et de gamins, toujours prêts à se rendre service.
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Les 4 facteurs de décision
Cette fois c’est moi qui m’y colle, vu que j’ai dû déjà exécuter cette partie de cours au moins 20 fois dans ma vie. Et cela ne fait que commencer, du moins je l’espère.
Pour ceux qui n’ont pas encore lu Poker Cadillac (il en reste), les 4 facteurs de décision sont les cartes, le tapis, la position et les adversaires. Ne cherchez pas ailleurs, vous n’allez pas les trouver. C’est ma manière d’aborder les grands principes fondamentaux du hold’em no limit car des développements de ces questions centrales découlent les principaux concepts de jeu. J’ai toujours du plaisir à enseigner cette partie qui dure deux heures et demie environ.
Comme la soirée est sans fête (ca repose, une fois de temps en temps), nous décidons de porter la longueur des niveaux du tournoi quotidien de 20 à 30 minutes. Aussitôt mon jeu s’en ressent et je termine 2e du tournoi derrière un Olivier solide. A l’heure où j’écris, je suis 6e sur 20 dans le classement général, et ma plus seule gloire est d’être le premier des instructeurs. C’est dire la qualité des étudiants, qui se partagent les places d’honneur.
Lundi 20 novembre 2006 - Fougan et les cotes
« Foufou » (Thomas Fourgeron) nous avait habitués à un style relevé, pour employer un adjectif culinaire : ce garçon ne peut pas payer all-in sans se lever et pousser un certain nombre de borborygmes sonores qui mettent un certain relief à son jeu.
Mais il a bien préparé et exécuté son cours sur ce sujet qu’il est délicat de présenter.
Il a notamment bien mis en évidence le fait que, quand on part avec deux undercards face à un adversaire (par exemple, 7-2 contre A-K), on a au pire une espérance d’environ 35%, ce qui n’est déjà pas si mal. En revanche, quand on part avec A-Q et qu’on a le malheur de rencontrer A-K, l’espérance tombe à environ 25% (cet « environ » dépend des familles et des hauteurs des cartes). On ne parle évidemment pas du duel entre deux paires, dont la plus haute a une espérance de 80%, soit 1 contre 4.
Fougan a souligné un détail très juste que seul un joueur d’expérience peut relever : un adversaire croira plus facilement (ou identifiera plus facilement) un tirage à couleur qu’à quinte. Si le flop est A-10-9, la quinte est possible chez l'adversaire si la turn est 6, 7, 8, J, Q ou K... soit 6 cartes ! En revanche, si le flop a deux carreaux et si la turn est aussi un carreau, il craindra immédiatement la couleur chez vous. Ce qui en découle fait partie du cours.
Robert épingle les arnaqueurs
Robert Cohen est un instructeur à part. C’est le seul parmi nous qui ait une connaissance vécue du « poker de papa », celui des clubs parisiens des années 70 et des parties privées traditionnelles, y compris dans des endroits que je qualifierai pudiquement de pas clairs. Il nous a fait un cours passionnant sur les différentes arnaques utilisées à table, avec ou sans collusion avec le donneur (sur la photo, je lui donne un coup de poing car il vient de m'arnaquer... mais depuis on est redevenu copains).
Par exemple, le marquage impromptu des cartes (qui peut se faire avec les ongles, mais il y a d’autres façons de procéder), est fait par les joueurs et c’est le donneur qui, ensuite, l’exploite en montant un ordre à l’occasion de ses mélanges. Un seul gros coup suffit dans la soirée pour rentabiliser l’équipe.
Il a aussi abordé les arnaques aux jetons (changes voleurs, jetons dérobés aux autres concurrents pendant les poses etc.). Il a naturellement indiqué les meilleures contre-attaques.
Il a aussi approfondi d’autres techniques, mais l’ayant fait sous le sceau du secret, il m’est impossible de vous les dévoiler ici (à mon grand regret). Seuls les participants au stage de Fortaleza les connaissent.
Inutile de préciser que ce cours a pour but de se prémunir des arnaqueurs, non d'en devenir un !
Le soir, re-fête, cette fois dans la boîte la plus chaude de Fortaleza, le « Pirate », dont les employées se reconnaissent par leur foulard particulier sur la tête. Voilà une immense discothèque à ciel ouvert à proximité de la plage, en pleine ville, où se donne rendez-vous tout ce qu’il y a de branché à 200 kilomètres à la ronde (au moins). Ce serait un des rades favoris de Bernard Lavilliers.
Ici, on danse exclusivement en couples le FORRO et la musique est assurée par un orchestre dont le personnel est renouvelé en permanence. Coup de chance, c’était les 20 ans de la boîte : elle était pleine à craquer. Nous avons apprécié une danse folklorique qui n’a rien à voir avec ce que nos provinces françaises peuvent nous offrir : danse chaude et rapide de congaceiros, ces rebelles brésiliens venus libérer les paysans, accompagnés de danseuses éclatantes aux costumes chatoyants. Un régal.
Repas pris dans la discothèque, dans un endroit à part surmonté d’un énorme filet fait de corde grosse comme mon pouce, près des deux mâts (colossaux) du « bateau » pirate dont il ne manque rien, pas même les voiles ! Sur place, je hasarde un parallèle avec le Galion, ce bateau patrimonial ancré sur un quai de Boulogne-Billancourt qui délivre une des meilleures cuisines de Paris. Puis je me rends compte que l’un et l’autre ne jouent pas dans la même cour. Goguenard, un des étudiants me rappelle que le Galion, c’est aussi le nom d’un célèbre bar à p**** à Lyon. Dont acte.