Le bracelet de David Benyamine
Alors ça y est, c'est fait ! Et tant mieux parce qu'au fur et à mesure que les tournois WSOP s'égrenaient, jour après jour, je me demandais si ça allait enfin être cette année ou pas, que la France allait gagner son 4e bracelet WSOP. Eh bien oui, c'est fait grâce à celui qu'il était le plus logique, finalement, de voir en pareille situation : David Benyamine.
Cela s'est passé dimanche soir au casino Rio où se terminent actuellement les WSOP (encore quelques tournois et on passe aussitôt au Main Event, qui va se terminer à la mi-juillet). David s'est adjugé le Championnat du monde d'Omaha high-low, une spécialité particulièrement technique au droit d'entrée de 10.000 dollars qui a compté 235 joueurs, dont les plus talentueux (Mike Matusow arrive 5e, Ram Vaswani 7e, Bruno Fitoussi 24e, etc.).
J'ai plusieurs fois rappelé ici combien j'espérais de ces WSOP 2008, vu que cela fait 10 ans que le dernier Français n'avait pas gagné de bracelet (le dernier s'appelle... Patrick Bruel, en 1998). J'ai croisé Patrick aux débuts des WSOP au Rio, fin mai, et je lui ai même sorti cette blague en lui rappelant ces paroles de sa fameuse chanson, « on s'est donné rendez-vous dans 10 ans »... Il a esquissé un sourire, et m'a répondu :"Qui sait ?"
Grande nouvelle car en 10 ans sans bracelet, la France du poker a eu le temps de douter, année après année, même s'il y a eu de grands espoirs, notamment Bruno Fitoussi qui a terminé deux fois deuxième. Cette fois c'est fait et bien fait, et tout ce que je peux dire à David, c'est un immense BRAVO pour sa performance. Du coup, il est catapulté deuxième dans le classement des gains des Français, mais il ne devrait pas s'arrêter là car rien n'arrête David, qui a déjà "cashé" deux fois dans ces WSOP. Il prouve deux choses : que c'est le plus grand joueur français à l'étranger vu que c'est lui le plus présent dans les tournois mondiaux, et qu'être Français ne retire en rien ses chances de battre les Américains... et les autres, tous les autres. Je me revois à la même table de cash games que lui, vers 2000, au CIC, dans des parties à 1.000 francs... Déjà un très bon joueur, sans beaucoup de moyens mais avec un énorme potentiel, qui sera confirmé trois ans plus tard avec le succès en WPT parisien et le début de sa carrière internationale.
Puisque j'avais prédit ce bracelet (« voire deux », si je me souviens bien) dans ce blog, je recommence la même prédiction pour l'an prochain. Alors on se donne rendez-vous dans un an...