Rencontre avec Nicolas Dervaux, 3e au Mondial du Heads-up

Nicolas, peux-tu te présenter ?
J'ai bientôt 34 ans et je viens du billard. Je suis un autodidacte du poker, comme je le suis aussi au billard et aux échecs. Quand j'ai participé à mon EPT, je n'avais lu aucun livre sur le poker et je ne connaissais aucun champion - j'ignorais même ton existence ! Je suis pro depuis deux ans et demi, depuis que j'ai compris que j'avais les qualités requises pour bien gagner ma vie au poker.
Qu'est-ce que le billard t'a apporté par rapport au poker ?
Au billard, tu subis une pression énorme. Contrairement au poker où tu peux toujours éviter le combat en jetant tes cartes, au billard tu dois jouer le coup. Je joue au billard depuis des années, pour de l'argent ou en compétition, et je peux te dire que la pression est beaucoup plus forte que dans un tournoi de poker en table finale. A l'EPT, j'étais très détendu en table finale et c'est dommage que les cartes n'étaient pas au rendez vous !
Quels pokers préfères-tu ?
Je préfère le shorthanded et le heads-up. C'est pour cette raison que je ne joue jamais en cash game en casino ou en cercle qui n'en proposent pas. Je joue en cash game en parties privées ou en ligne, aux blinds 5/10. Sur internet, je joue sans tracker, je n'utilise même pas les notes parce qu'un joueur peut changer sa façon de jouer au cours du temps et cela m'induirait en erreur. Je joue l'adversaire au moment où je l'affronte, en l'évaluant au début de notre confrontation.
Tu as été approché par des sponsors ?
J'ai un partenariat avec un site, et je souhaite qu'il s'intensifie. Si on m'offrait la possibilité de pouvoir participer à plus de tournois majeurs, je pense que je ferais d'autres résultats.
Quelle place le poker a-t-il dans ta vie ?
Je suis pro, je ne fais rien d'autre, c'est mon métier. Je fais un peu d'international, mais je ne vivrai jamais pour le poker. Certains pros réinjectent tout de suite l'argent gagné dans le poker, et la plupart du temps ils le reperdent immédiatement. Moi non. Je me suis acheté une voiture et un appartement avec mes gains, j'ai les horaires que je veux, j'ai pas de patron, c'est une belle vie finalement. Je ne veux surtout pas vivre en fonction du poker, mais inversement, que le poker me permette d'avoir une bonne qualité de vie.
Merci Nicolas, et bonnes parties !
L'interview qui paraitra dans mon livre consacré au tête-à-tête comprendra des extraits de cette interview flash et de nombreuses autres questions plus techniques.