Rencontre avec Philippe Labro et quelques autres
Ce fut court, mais bon. Philippe Labro est un journaliste-écrivain amoureux de l'Amérique, que je connaissais indirectement pour m'être régalé de son magistral L'Etudiant étranger paru deux ans après mon premier livre sur le poker (il y a juste 29 ans…). Au Salon du Livre des Essarts-le-Roi, le week-end dernier, où s'activaient 32 auteurs en verve dont votre serviteur, mon chemin a enfin croisé celui de ce "veilleur du siècle" auteur d'une vingtaine d'ouvrages dont deux ont eu un prix et deux autres ont failli décrocher le Goncourt. A 77 ans, ce cinéaste et auteur de chansons est plus vert que jamais.
Le vice-président de Direct 8 (une casquette de plus) avait notamment écrit un article en 1984 dans Géo où il expliquait la vision très particulière du monde qu'avaient les Texans, dont la devise est : "Nous nous suffisons à nous-mêmes." Ils font se tordre de rire pas mal de leurs compatriotes, avec leur accent hâché, leurs chapeaux à larges bords et leurs coutumes réac, mais qu'est-ce qu'on les aime pour avoir inventé... le Texas hold'em !
Ils ont aussi inventé l'un des métiers les plus dangereux et les plus irréguliers du monde, celui de rounder : le type qui va de ville minière en ville pétrolière, de ville pétrolière en port, à la recherche de parties de poker juteuses où d'autres types qui brassent de gros billets à pleines mains sont près d'en lâcher quelques-uns autour d'un tapis vert (lisez Doyle Brunson). Au prix, certains soirs d'orage, d'un pruneau entre les deux yeux quand le whisky se fait mauvais…
Bref, j'ai eu l'occasion de discuter quelques minutes avec Philippe Labro, ce fut un ravisssement court mais bon, après quoi j'ai rejoint ma table de signatures. J'y ai recu une bonne vingtaine de joueurs de poker, tant militants assoiffés que simples sympatisants du jeu. Comme à chaque fois, parler poker est un plaisir sans fin, la libido pokérienne des tripoteurs de cartes comme moi étant sans limites…
"Une décave à 200€, ça te dit ?"
Et j'ai passé une journée d'anthologie, entrecoupée d'un bon repas à la table de Michel Déon, académicien français gouailleur (si, si, on peut être les deux !) qui m'a signé aimablement son best-seller Les Poneys Sauvages. Après quoi j'ai éclaté de rire avec Patrice Dard, le fils de San Antonio qui a repris la suite de la série il y a un peu plus de dix ans, en me remémorant notre première rencontre au Salon du Livre de Paris. Et aussi en lui disant que j'avais l'air d'un idiot à rigoler tout seul à ma table des contrepèteries qui émaillent le livre qu'il venait de me dédicacer (Bérurier Président).
Par exemple : Le sidi s'est fait casser le péroné à coups de botte. Et comme un de mes anciens adversaires de partie privée le disait si bien : "Choisy-le-Roi, Bourg-la-Reine et Jouy-en-Josas" ! Allez donc bluffer après ça…