Poker Tao : la sagesse du joueur de poker (3/5)
Non, Poker Tao n’est pas le Tao Te King appliqué au poker ! Il porte ce titre (comme l’a voulu son auteur le romancier-biographe-pokerman Larry W. Phillips) parce qu’il sera au poker ce que le Tao Te King est à la philosophie. Et vu le contenu de ce livre, je ne doute pas une seconde que ce sera le cas. Dans Poker Tao, vous trouverez 287 règles de sagesse comme vous en trouvez 81 dans le Tao Te King. Mais le rapport s’arrête là.
Dans sa préface, Larry écrit une chose très vraie :
« Au fur et à mesure que vous apprenez certaines vérités (sur le poker) et les mettez par écrit, elles peuvent changer pour vous par la suite. Ce qui vous semblait assez profond à un moment donné peut vous paraître “évident” un an après – et ne valant plus la peine d’être mentionné. Ce qui s’est produit, c’est que vous avez dépassé cette vérité précise pour accéder à une nouvelle vérité. De la même manière, les connaissances d’un joueur évoluent constamment, rendant celles-ci caduques. »
Le joueur de poker ne cesse de changer de niveau de pensée au fil de sa progression, et ce qui a été une découverte stupéfiante pour lui il y a quelque temps n’est plus qu’une pâle évidence. Alors que ce sera une trouvaille de la plus grande richesse pour un autre. C’est pourquoi, dans tout livre de sagesse, certains préceptes auront une portée immense sur certaines personnes mais plus limitée sur d’autres, et vice-versa.
Poker Tao sortira le 13 avril prochain. Voici la 3e règle que je vous propose de découvrir – en fait il ne s’agit pas d’une règle, mais de l’un des 25 pièges que Larry signale dans le chapitre 11.
Péter les plombs parce que vous perdez tout en jouant bien, pendant que ceux qui jouent mal gagnent.
Pour un grand nombre de joueurs, c’est probablement la situation la plus exaspérante au poker, loin devant tout le reste. C’est à égalité, à peu près, avec les épreuves de Job dans la Bible – une sorte de purgatoire glacial du poker. Certains adversaires jouent affreusement mal, mais ils sont en train de gagner – alors que vous jouez bien, mais vous êtes en train de perdre. Pour des joueurs d’un certain caractère, cela ne peut pas être pire. Une telle personne sentira sa tension augmenter juste en lisant ces mots. (Peut-être la seule pire chose est-elle le joueur médiocre qui a joué pendant des heures en dépit du bon sens, qui en a soudain assez et qui ramasse ses jetons pour partir.)
Les carences de ces gens finissent par les rattraper. (Bien que cela semble ne jamais se passer lorsque vous êtes dans le coin – pour une raison ou pour une autre, on dirait que cela arrive toujours à une autre partie, éloignée. Nous l’apprenons par le téléphone arabe ou par la rumeur publique.)
La solution émotionnelle à ce problème est probablement de focaliser davantage notre attention sur les fois où les joueurs médiocres ne gagnent pas à tirage contre nous – quand nous avons gagné un pot plus gros car ils étaient dedans. Prenez davantage note de ces moments.
Soulignez-les. Notez mentalement les fois où de tels joueurs se font “écraser” à cause de leurs carences. C’est une façon de voir les choses qui montre qu’il y a une justice immanente.
“Le destin a quatre pieds, huit mains et seize yeux ; comment alors les mal équipés
qui n’ont que deux d’entre eux pourront-ils espérer s’échapper ?”
– Proverbe chinois
Un cauchemar au poker : les joueur médiocres jouent mal et gagnent – et vous jouez bien et perdez.
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